En soirée, il est fréquent pour les fumeurs de cannabis d’associer ce dernier à l’alcool. Mais de quelle façon leurs effets se combinent-ils ? Y a-t-il des risques spécifiques à ce mélange ? Voyons cela ensemble.

L’alcool accentue les effets du cannabis

Des études ont montré que la concentration de THC dans le sang augmentait significativement lorsque le cannabis était consommé en même temps que des boissons alcoolisées : jusqu’à 20% de plus par rapport à une personne n’ayant pas ingéré d’alcool.

Les sujets ayant consommé les deux substances ressentent également les effets du cannabis de façon plus rapide, avec souvent davantage d’effets euphorisants. Ceci serait surtout dû au fait que l’alcool provoque une dilatation des vaisseaux sanguins, et donc une augmentation de la pression sanguine : davantage de THC pourrait ainsi être absorbée par l’organisme. En résumé, boire de l’alcool augmente donc la défonce. 

L’effet du cannabidiol sur le foie des buveurs

D’autres recherches ont mis en lumière le fait que consommer du cannabis pourrait réduire les dégâts causés par l’alcool sur le foie. En effet, ce dernier métabolise l’alcool en éthanol au moyen d’une enzyme, qui lorsque la consommation devient excessive, a tendance à l’agresser.

Le foie du buveur réagit alors en accumulant les graisses : c’est ce qu’on appelle la stéatose, qui le rend moins opérant et expose son propriétaire à des risques importants de maladies à long terme. 

Le cannabidiol (un des principes actifs du cannabis) bloque le cycle qui conduit à la stéatose, contribuant ainsi à protéger le foie des effets négatifs de l’alcool. 

Des effets négatifs qui doivent être pris en compte

L’alcool augmente donc les effets du cannabis et pourrait même protéger le foie des buveurs : l’association semble pour le moment plutôt positive. Mais attendez un peu avant de ranger votre weed à côté de vos bouteilles…

Le THC et l’alcool ont en commun le fait d’inhiber le glutamate, un neurotransmetteur important dans le processus d’apprentissage et de mémorisation.

La consommation de ces deux substances de manière conjointe mènerait donc à des troubles de la mémoire nettement plus importants que lorsqu’elles sont consommées seules, comme l’a démontré une étude menée sur des rats en 2002.

De plus, le cannabis a pour effet secondaire d’empêcher les vomissements (c’est notamment pour cela qu’il est souvent prescrit aux patients en chimiothérapie aux États-Unis), et augmenterait le besoin d’alcool lorsqu’il est associé à ce dernier : après avoir fumé et bu, vous auriez ainsi tendance à continuer de boire.

Or, en cas d’absorption d’alcool excessive, le vomissement est un moyen d’auto-défense pour le corps humain, qui permet de rejeter le surplus d’alcool et préserver le foie et les autres organes affectés par ses effets. Être dans l’incapacité de vomir en ayant trop bu peut ainsi avoir de graves conséquences, notamment des comas éthyliques sérieux…

En guise de conclusion, rappelons qu’une consommation raisonnée est souvent la clé pour limiter les effets négatifs : ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de mélanger alcool et cannabis.

Sources :

  • Asapscience 
  • Maxisciences.com 
  • Healthline.org
  • Dinafem.org
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