En tant que “mauvaise herbe” (weed en anglais), le cannabis est connu pour être une plante facile à cultiver, nécessitant généralement peu d’efforts.

Cependant, tout cultivateur de chanvre a au moins une fois expérimenté un problème récurent qui peut toucher tous les plants de canna : la moisissure.

La moisissure s’attaque aux bourgeons les plus gros et les plus denses, juste à l’approche de la récolte, ou directement après la récolte si les fleurs ne sont pas séchées ou conservées dans des conditions optimales.

Si vous trouvez des traces de moisissure sur votre cannabis, il est important de connaitre les bonnes pratiques pour éviter que cela devienne un risque pour la santé et d’avoir à jeter une partie de votre récolte. La clé est de savoir comment la détecter et comment l’empêcher de se développer en premier lieu.

Quelles sont les causes de pourriture des bourgeons ?

L’humidité est la principale cause du développement de moisissures sur les plants de marijuana.

Dès que l’humidité autour de votre plante dépasse un certain niveau, environ 65%, la moisissure peut commencer à se développer. Tout ce dont elle a besoin, c’est d’humidité et, comme la plupart des autres organismes, d’oxygène. Les moisissures n’ont même pas besoin de lumière pour se développer, juste d’oxygène et d’eau.

Le manque de circulation d’air est également un facteur déterminant dans la prolifération des moisissures. Les spores de moisissure se développent plus facilement dans un environnement restreint avec une faible circulation de l’air.

Dans les cultures en plein air, le vent fournit généralement un flux d’air suffisant pour tenir les moisissures à distance. Dans les cultures en intérieur, les ventilateurs font circuler l’air et empêchent les moisissures de s’installer.

La plupart des moisissures commencent à se développer après la récolte, lorsque vous séchez puis stockez votre herbe. Il est essentiel de bien séparer chaque branche pour que l’air passe de tous les côtés lors du séchage. C’est également pour cette raison qu’il est nécessaire, les premières semaines, d’ouvrir le couvercle de votre contenant au moins une fois par jour pour remplacer l’oxygène régulièrement.

Enfin, la température peut également affecter la croissance des moisissures. Celle-ci reste cependant plus difficile à contrôler, puisque les moisissures ne prolifèrent pas en dessous de températures très basses (environ 4°C) ou au dessus de températures trop élevées (environ 38°C).

Comment repérer les moisissures des fleurs de cannabis ?

Le jaunissement soudain, en l’espace d’un ou deux jours, des feuilles environnantes est un des premiers signes de pourriture des bourgeons.

La moisissure se développe au cœur des bourgeons les plus denses, ou l’humidité est plus importante qu’ailleurs. Elle commence sur la tige à l’intérieur du bourgeon puis se propage vers l’extérieur, ce qui explique qu’elle soit difficile à détecter en premier lieu. Elle se produit généralement entre la phase de floraison et le stockage.

Vous savez que la pourriture des bourgeons en est à ses débuts si elle est blanche et floconneuse. Dans ce cas, il est encore possible de séparer les têtes / branches contaminées des saines. Au moindre doute, il est toutefois recommandé de jeter car l’herbe moisie représente un sérieux risque pour la santé.

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Si la moisissure est gris ou noire, et que vos têtes ont une consistance molle et friable, il est déjà trop tard et vous n’avez pas d’autre choix que de jeter toute la plante.

L’odeur des fleurs peut également être un indicateur de moisissure, mais celle-ci est généralement plus difficile à détecter (sauf à un stade très avancé, mais dans ce cas, vous n’aurez pas trop de mal à voir que votre cannabis est impropre à la consommation).

Y a-t-il un moyen d’éliminer la moisissure ?

Il n’y a malheureusement pas de technique particulière pour éliminer la moisissure. Comme nous l’avons dit, si la moisissure est détectées suffisamment tôt, vous pouvez probablement sauver certaines branches, mais vous devrez généralement vous séparer d’une grosse partie de votre récolte, à savoir les plus grosses branches.

Comment éviter l’apparition de moisissures ?

Une humidité persistante est tout ce dont la moisissure à besoin pour germer sur votre plant. Ainsi, si du cannabis encore humide est enfermé dans un contenant après avoir été récolté, cela peut créer un blocage de l’humidité où l’eau est incapable de s’évaporer, ce qui fait un terreau idéal pour la prolifération des moisissures. D’où l’importance d’un bon séchage, en prenant bien soin d’espacer chaque branche pour que l’air circule.

Sechage de la weed

De même, si le cannabis est stocké à l’air libre dans un environnement humide, l’humidité ambiante permettra aux moisissures de se développer. Si vous voulez garder votre marijuana sans moisissure, il est important de contrôler l’humidité et la circulation de l’air.

Si vous cultivez du cannabis chez vous, optez pour les bonnes pratiques à chaque étape de la croissance, en maintenant les températures et les niveaux d’humidité optimaux. Cela signifie que, parfois, votre taux d’humidité peut dépasser 70 %, surtout pendant le stade végétatif. Ce n’est pas grave. L’important est que vous séchiez et manucuriez correctement vos fleurs avant de les stocker.

Une taille régulière est également importante, car elle permet une circulation optimale de l’air et empêche l’humidité de s’accumuler. Espacez toujours vos plants les uns des autres, et maintenez un régime d’arrosage approprié.

Pour le stockage, oubliez ce que l’on vous a dit sur la conservation en frigo ou congélateur. Les températures sont trop basses, et l’exposition à l’humidité peut entraîner des moisissures. Préférez un environnement sec, sombre et peu exposé à l’air, comme un placard ou un tiroir. L’humidité relative doit être inférieure à 65% et la température optimale légèrement inférieure à la température ambiante, autour de 20°C. Pour de meilleurs résultats, utilisez un récipient hermétique en verre, comme des bocaux pour conserver la nourriture.

Conserver l'herbe ? l'abris de la lumi?re

Quels sont les risques pour la consommation ?

La moisissure de la marijuana peut entrainer des problèmes respiratoires douloureux et des effets secondaires. Elle est même très dangereuse pour les personnes souffrant d’affections respiratoires. Les réactions possibles sont les suivantes :

  • Symptômes des voies respiratoires supérieures (toux, respiration sifflante, symptômes liés à l’asthme)
  • Nez bouché
  • Essoufflement
  • Fièvre
  • Réactions allergiques sévères

Si vous consommez accidentellement un peu de moisissure de marijuana, les symptômes que vous ressentez devraient être temporaires. Cependant, il est important d’éviter une consommation répétée. Des recherches ont montré que l’exposition à long terme aux moisissures de cannabis peut entraîner de graves troubles pulmonaires.

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De plus, la moisissure est mauvaise pour le cannabis lui-même. Elle dégrade les terpènes et les cannabinoïdes, vous laissant avec un produit moins puissant et peu agréable au goût dans le meilleur des cas .

La seule chose à faire est de garder votre cannabis au sec et de jeter tout ce qui montre des signes de moisissure.