Vous avez patiemment attendu le jour de la récolte, et maintenant qu’il est enfin arrivé, vous avez envie de sécher vos têtes rapidement pour profiter de votre production le plus tôt possible. Mais à aller trop vite, vous pourriez altérer son potentiel… Voyons ensemble comment procéder.

Ce qu’une bonne méthode de séchage et de curing peut vous apporter :

La première chose à savoir, c’est que la biosynthèse ne cesse pas immédiatement après la récolte. Ce processus désigne la transformation de certaines substances produites par la plante : le THCA se transforme ainsi en THC à force de maturation. Or, un séchage trop rapide dans des conditions trop chaudes et sèches altère grandement la biosynthèse, réduisant ainsi le potentiel en THC de votre récolte.

De plus, les conditions de séchage affectent également le goût : les terpènes (huiles végétales qui confèrent à la plante ses arômes) sont des composés très volatiles, et peuvent s’évaporer dès lors que la température dépasse 21°c…

Mais le séchage n’est pas la seule chose à prendre en compte, le curing (que l’on pourrait traduire par « affinage » en français) compte aussi son lot de bienfaits : débarrassé de parties potentiellement sujettes aux moisissures et ayant subi un long processus de maturation, vous pourrez conserver votre cannabis bien plus longtemps (jusqu’à 2 ans sans perte significative de goût ni d’effets s’il se trouve dans un contenant avec le moins d’air possible, lui-même placé dans un environnement frais et sombre).

On le voit, un processus de séchage lent à des températures et taux d’humidité contrôlés et un curing correctement exécuté sont à privilégier pour maximiser le potentiel de votre récolte.

Ajoutons enfin que ces conditions optimales permettent également aux enzymes de la plante de rester actifs et de pouvoir dégrader les minéraux et sucres résultants de la décomposition de la chlorophylle durant le séchage : ces derniers peuvent en effet être responsables d’une sensation de brûlure en gorge et d’un goût de cendre…

Sechage de la weed

Comment procéder ?

Il existe plusieurs bonnes méthodes, incluant même le séchage par congélation. Nous nous concentrerons ici sur la méthode la plus simple ayant prouvé son efficacité.

Etape 1 : le séchage

Plusieurs possibilités s’offrent à vous. Une méthode très populaire est de couper des branches d’environ 30 à 40 centimètres, de retirer les feuilles indésirables, puis de les suspendre (sur un fil à la façon du linge par exemple). D’autres préfèrent couper et suspendre le plant entier, et certains manucurent déjà complètement les têtes avant de les disposer sur une planche de séchage. Toutes ces façons de faire sont acceptables, adoptez donc celle qui vous arrange. Le plus important est de respecter ce qui suit : vous devrez faire sécher votre récolte dans un environnement compris entre 15 et 21°c et 45 à 55% d’humidité, en prévoyant un petit ventilateur pour permettre à l’air de circuler.

Ces conditions étant absolument cruciales pour que la biosynthèse puisse se poursuivre et pour conserver les arômes de la plante, il est recommandé de s’équiper d’un déshumidificateur d’air et d’un petit chauffage d’appoint, ou de tout autre équipement qui puisse vous permettre de les maintenir.

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Lorsque vos têtes auront un peu durci à l’extérieur et que les petites branches casseront lorsque vous les tordrez,  vous serez prêts pour l’étape suivante.

Têtes de beuh affinées en bocal

Etape 2 : le curing ou « affinage »

1. Si ce n’est pas déjà fait, séparez vos têtes des branches et manucurez les complètement (enlevez toutes les parties indésirables).

2. Placez les têtes dans un contenant approprié. Le mieux est sans doute d’utiliser des pots en verre (ce matériaux est neutre et n’affectera pas les arômes), mais vous pouvez aussi opter pour la céramique, le bois, voir le plastique. Évitez par contre tout ce qui est métallique. L’important est surtout ce qui suit : votre contenant doit être absolument hermétique, pas de sacs donc.

3. Fermez hermétiquement votre contenant et placez-le dans un endroit frais, sec et sombre. Les premiers jours, vous remarquerez que les têtes ne sont plus aussi dures : ceci est dû au fait que l’humidité présente profondément dans les têtes remonte et réhydrate les parties extérieures. Si ce n’est pas le cas, vous avez sûrement séché « trop violemment » vos têtes.

4. Pendant la première semaine, ouvrez vos contenants plusieurs fois par jour pour laisser les têtes « respirer » pendant quelques minutes : cela permet à l’humidité de s’échapper et à l’oxygène de se renouveler. Si vous notez une odeur d’ammoniac, c’est que vos têtes sont encore trop humides pour le curing et que des bactéries s’y attaquent. Il est alors urgent de les sécher plus efficacement avant qu’elles ne moisissent.

Passé la première semaine, vous n’aurez plus besoin d’ouvrir les contenants qu’une fois tous les deux ou trois jours.

Après 2 à trois semaines, votre cannabis aura suffisamment maturé pour vous offrir une expérience de qualité. Cependant, 4 à 8 semaines permettront de développer son plein potentiel. Pour certaines variétés, il est même conseillé de patienter 6 mois…

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Sources :

  • Growweedeasy
  • Edrosenthal
  • Leafly
  • Advencednutrients